Enseigner le kumite : témoignage d'une prof

Enseigner le kumite en karaté, témoignage d'une prof

Mélodie, karatéka depuis ses 10 ans, passionnée de kumité (combat conventionnel) et prof de karaté, explique comment elle enseigne, afin de préparer au mieux ses élèves pour être face à un adversaire.

Le karaté est un art martial très riche et le kumite en est un des piliers. C’est la véritable passion de Mélodie, qui souhaite la transmettre dans les cours qu’elle donne. Elle partage ici sa façon d’enseigner et d’aider ses élèves à révéler leurs talents en kumite.

Le karaté, de la passion au partage

J’ai commencé le karaté à l’âge de 10 ans. Durant toutes ces années ce sport m’a tellement apporté que j’ai voulu également transmettre ma passion. J’ai donc passé mon diplôme d’instructeur fédéral à l’âge de 18 ans afin d’avoir la possibilité de donner, à mon tour, des cours.

Dans un premier temps après l’obtention de mon diplôme j’ai donné des cours techniques, body karaté ainsi que kumite (combat conventionnel).

Étant une mordue de compétition kumite c’est donc naturellement que par la suite je me suis orientée vers l’enseignement de ces cours. C’est d’ailleurs l’objet de mon article !

Comment se déroule mon entraînement de karaté en kumite ?

Il faut savoir avant tout qu’aucun cours ne se ressemble, d’une séance à l’autre, d’un entraîneur, d’un club … je vais donc vous expliquer comment se déroule mon cours dans les grandes lignes, mais surtout ma manière d’apprendre.

Enseigner le kumite : témoignage d'une prof

Le salut et l’échauffement, les techniques de bases, retour au calme avant de combattre

Dans un premier temps, le karaté est un sport de respect, avant de rentrer sur le tatami, la première chose à faire est de se saluer, debout en position musibi-dachi (talons joints, pieds en V).

C’est également par un salut que le professeur débutera le cours. Les élèves s’alignent face à l’enseignant par niveau de grade et un salut est effectué avant de commencer. 

L’entraînement commence par un échauffement afin de monter en cardio, de s’étirer, de faire un peu de renforcement musculaire, ainsi que de répéter certains mouvements qui seront travaillés plus en profondeur pendant le cours.

Les randori, étirements, le salut de fin

Pour les randori le but est d’échanger avec un maximum de personnes afin de travailler sur différents gabarits et niveaux, mais également avec les spécialités de chacun. Certaines personnes sont plus à l’aise avec les poings, d’autres avec les pieds. Certains combattants sont jambe droite devant et d’autres jambe gauche. Il est donc important de savoir travailler avec tout type de partenaire afin d’être plus à l’aise en compétition avec les différents profils qu’on peut retrouver. 

Quand vient la fin du cours c’est le moment des étirements et du retour au calme. Il est important de bien étirer ses muscles, pour ne pas avoir de douleurs après l’entraînement. 

Tout comme au début, le karaté étant un sport où le respect est très important on termine le cours par un salut dans les mêmes dispositions qu’au début.

Les bases techniques d'abord

Avant de faire un cours kumite, il faut déjà avoir les bases techniques du karaté. La position utilisée pour le combat est le fudo dachi, qui est la position haute avec le poids du corps équilibré entre les deux jambes, tout en sautillant afin de se déplacer plus rapidement pour attaquer l’adversaire.

Chaque entraîneur dirige son cours comme il le souhaite, mais personnellement j’aime bien commencer par des exercices à deux avec techniques simples, afin de continuer à se chauffer les muscles, par exemple attaquer en poings à tour de rôle, puis en jambes, toujours à tour de rôle avec un autre uke (la personne qui reçoit l'attaque), qui tient une cible afin de faire travailler la réactivité. Le but de l’uke est de faire déclencher l’attaque le plus rapidement possible à son partenaire.

Une fois que la mise en route est bien faite, je passe sur des enchaînements de techniques pieds-poings avec un tori (la personne qui exécute l’exercice) qui attaque et un uke qui bloque, esquive ou répond également aux attaques du tori

Au milieu de l’entraînement je prends un temps pour faire du renforcement musculaire et un retour au calme avant les randori (combats d’entraînements).

Partage, plaisir et fierté !

Encore une fois cet entraînement n’est pas une généralité, mais bien ma façon de partager ma passion avec mes élèves. Les combattants qui participent au cours kumite font le plus souvent de la compétition. C’est toujours un plaisir de pouvoir aller les coacher et les voir mettre en application réelle des nouvelles techniques. Ma plus grande fierté est là ! Quand les combattants sont fiers de leur parcours et prennent du plaisir à combattre lors des compétitions et quand il y a une médaille à l’arrivée, c’est encore plus d’émotion. 

C’est pour tous ces moments de partage autour du tatami, que j’aime cette grande famille du karaté et que, même si c’est un sport de combat, c’est toujours pratiqué avec respect et humilité.